samedi 28 avril 2007

027 Pas de défense sans dépense

0031 Pas de défense sans dépense

Mercredi 30 avril 2008.

Pluie, rendez-vous avec ma chère avocate à 11h. J'aime ce temps imprévisible, alternance d'averses drues et d'éclaircies qui illuminent les flaques.
Lorsque j'arrive dans le café qu'elle m'a indiqué, un croissant est à disposition sur chaque table.Je choisis une table avec vue sur la place Voltaire, le métro, toutes les rues.
Trop facilement obtenu, ce rendez-vous. Je commande un café, décline le croissant, et j'attends.
12h.
Les croissants ont été remplacés par des nappes rouges, couverts et menus défiant la crise financière. Sauf à ma table. Je me sens un peu marginalisé et incongru, assis à la seule table encore matinale. Et je comprenais pourquoi les téléphones portables avaient été inventés : pour faire la sourde oreille. Avant on était simplement absent ou occupé.
Maintenant la technologie permet d'envoyer ce message sans prendre la ligne :
"partout où je suis, je sais que tu m'appelles, va chez le répondeur te faire voir".
C'est gratuit. Les messages subliminaux comme "tu peux pas te laisser broyer par la machine judiciaire sans faire de bruit, comme tout le monde ?".
Ou :*"j'en ai rien à cirer de tes horribles problèmes judiciaires, je suis avocate socialiste".
- Si vous voulez, je change de place... (au serveur qui installe les nappes)
- non-non. Ne bougez pas (d'un ton présidentiel, style "casses-toi, pauvre con").
Je sors fumer une cigarette. Le portable sonne :
- je suis au Palais (quelle idée !), je prends un taxi, j'arrive !
- Vous iriez plus vite en métro, je vous attends... depuis 11h.
- Excusez-moi, j'ai été retardée (ah ! C'est donc ça...)
12h30, elle arrive, m'embrasse, s'agite, virevolte, désire prendre un café en terrasse (?), m'offre une cigarette, s'assied, se lève pour commander les cafés. Nous attendons le retour de la pluie pour régler nos cafés et découvrir son nouveau cabinet, au 117 boulevard Voltaire, à 100 mètres non couverts.
Deux horribles étages à monter. Elle s'installe (me laissant aller chercher une chaise en fer forgé, essoufflé). Tout en s'activant de cigarettes en combiné, elle me désigne quelques-uns de ses ouvrages, empilés sur le sol, m'offre un CD d'une de ses importantes relations. Je ne la connaissais pas sous cet aspect pédant.
Je lui avoue que je doutais pouvoir trouver 725€ d'ici l'audience.
- C'est pas grave, je peux vous rédiger une demande d'aide juridictionnelle, vous y avez droit (voix enjouée).
Après la phase faussement "camarade PS", j'ouvre les hostilités :
- Dans ce cas, il faut me rendre les 600€, à part me poser des lapins pendant 7 mois, pas de conclusions, de préparation...
- Ah ! Ça non ! On en reparlera plus tard, il est tard, j'ai rendez-vous au restaurant. On m'attend en bas.
J'oubliais de préciser qu'elle passait son temps à téléphoner en allumant clopes sur clopes, pendant que je lui donnais quelques documents à la gloire de mon frère : des certificats d'amis attestant qu'ils avaient bien lu ce fameux courriel de mon frère en mai 2004 : "je te ferai interner le moment venu" :

De Who dares wins (qui ose gagne)


De Who dares wins (qui ose gagne)


De Who dares wins (qui ose gagne)


De Who dares wins (qui ose gagne)

son casier judiciaire US obtenu sur l'Internet. Oui, c'est comme ça aux Etats-Unis : le casier du voisin par Internet coûte 60$, plus pour tout savoir : USA Records Search.com .


De Who dares wins (qui ose gagne)


De Who dares wins (qui ose gagne)

- Bon, ça continue, je n'ai toujours pas lu les rapports de police à lire... Enfin, donnez ça au juge, au moins, ça vaut bien une expertise psychiatrique, un casier avec violences conjugales.
J'étais tellement sûr que je perdrais mon temps, et encore tellement épuisé par ces deux cigarettes et ces deux étages, que je n'étais même pas en colère.
Nous redescendons, elle retrouve son ami, moi le métro, perplexe.

Mardi 6 mai 2008.
Rendez-vous à 18h. Un appel à midi pour le reporter.

Mardi 13 mai 2008.
Rendez-vous à 17h30 au 117 boulevard Voltaire, Paris XI.
Ma principale pensée : jugement en appel dans 20 jours !Celle de l'avocat : toujours pas encaissé l'autre moitié des honoraires !
Rendez-vous à ce foutu 2ème étage. Donc une attente de dix minutes avant d'avoir repris mon souffle pour parler. Froide ambiance, discussion serrée au sujet du prix de mon innocence : 600€ + TVA de suite.
Je lui ai demandé de m'accompagner à l'audience, le procès étant évident à gagner, puis attaquer mon frère et lui faire payer ses diffamations et son passé trop enrichissant.
Après avoir prouvé que mon frère est un repris de justice, je serai généreux, avec les épris de justice.
Sinon, vu l'absence de travail, me rembourser les 600€.
Ou faire une demande d'aide juridictionnelle avec transmission des conclusions au futur avocat.
- Voici les rapports de police, je n'ai pas l'expertise psychiatrique.
Génial ! Cela fait deux ans que j'attends de lire ce que mon frangin a déblatéré sur mon compte au commissariat !
- Vous me faites des copies ? Je vais les publier et les commenter dans mon blog !
- Non, c'est interdit de donner des photocopies ! C'est la loi !
- Pratique cette loi. Bon, eh bien ! Je vais recopier à la main les 18 feuillets, et les recopier pour les publier dans mon blog, merci !
Je découvre avec effarement, dans ce rapport, qu'un "témoin" me présente comme l'agresseur tout en racontant une scène différente de celle de mon frère. Pas grave ! Le témoin est gardien de la paix, ce qui confère au témoignage toute la "véracité" du poids de la force publique dûment assermentée et asservie par la corruption.
- C'est du gâteau, cette affaire. Impossible de perdre.
J'y découvre "... que je n'ai jamais travaillé de ma vie... que j'avale toutes les drogues depuis l'âge de 10 ans...que je menace ma mère de mort si je n'hérite pas de suite...". Un vrai délire qui aurait dû inciter n'importe quel policier de service ce soir-là à envisager un examen psychiatrique de la pauvre victime qui se déclare ami de Bouygues, en plus.
J'ai pu griffoner quelques notes sur un bout de papier :

De Who dares wins (qui ose gagne)

Et pour un policier vraiment perspicace, se demander pourquoi cette victime indemne parle d'héritage.Moi, cela m'aurait mis la puce à l'oreille. Mais je n'ai jamais voulu être commissaire, pas plus qu'avocat.
Il faudra que j'essaye, un jour, de débouler dans un commissariat et déclamer :
- je viens de me faire agresser par mon vieux frère handicapé qui avale toutes les drogues depuis l'âge de dix ans, peyolt, alcool à bruler enrichi en LSD, vagabond et parasite, je viens de sauver ma mère, il veut la tuer pour hériter, je suis millionnaire, moi, je suis obligé de vivre en Floride, moi, aidez-moi à protéger ma mère de ce monstre qui vit à Paris comme un SDF, à deux pas de chez sa mère. Je suis promoteur immobilier, j'ai formé Martin Bouygues, le parrain (mot idoïne) d'un des fils du ministre de l'intérieur...
Il y a quelque chose que je ne comprends pas, dans cette réticence, voire cette peur, à me défendre. Ce n'est pas uniquement une question d'honoraires non soldés.
Mon frère a "travaillé" chez Bouygues de 1986 à 1993 : années Mitterrand ?
Tous semblent vouloir protéger mon frère, quitte à raconter n'importe quoi sans même hésiter à faire rédiger un faux témoignage invraisemblable par un gardien de la paix, comme par hasard.
Rien de tel qu'un assermenté pour mentir, devant les tribunaux.
Cela devient grave. Surtout quand les magistrats font appel à des experts psychiatres "agréés", donc aux conclusions conformes au bon déroulement de la machination à "juger".
A l'heure où j'écris ces lignes, un an après les faits, je dispose depuis juin 2008 de ce rapport de police, et j'ai prévu de le mettre en ligne lorsque mon récit aura rattrapé son retard.(Première page ici)
Je compte sur mes lecteurs pour les futurs commentaires sur le rapport de police.
Je n'ai jamais revu cette avocate, ni en section socialiste.
Mais lorsque je me suis plaint à l'ordre des avocats, elle a répondu au bâtonnier "...que depuis qu'elle m'avait demandé de suivre les soins médicaux ordonnés par le tribunal, plus aucune communication n'avait été possible avec moi...".
Le bâtonnier a classé ma plainte contre les 3 avocats sans suite, sachant pourtant que l'appel est suspensif des ordonnances du juge.
A suivre...

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