dimanche 8 mars 2009

002 19_juillet_2006 Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration

A propos de mon interview lors d’un sondage auprès des habitants du 12ème arrondissement de Paris, sur l’intérêt de la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration.

Rendez-vous à la Cité Nationale et patati et patata, on branche le micro et on me questionne.
Ces réflexions me sont venues au cours de l’entretien, ce qui explique que parfois je perdais le fil de la discussion, suivant plutôt le fil de mes pensées.
Mes pensées ont même dérivées vers un lien logique entre l'immigration et la présence de l’aquarium !

"Je vous comprends tout à fait sur ce point : l'Histoire de l'Immigration et vous remercie d'agir sur ce sujet à la CNHI. Cette diversité culturelle de la France n'est pas uniquement actuelle, mais historique.

Mais pourquoi avoir choisi comme début les années 1820, le règne de Louis Philippe le restaurateur, qui a mis pas mal de monde à la porte, et non pas depuis le début de l'histoire connue des siècles passés sur notre petit bout de planète ?

Au moins l'époque gallo-romaine, qui a façonné nos dialectes d'oc et d'oïl. Et celle de nos voisins limitrophes.
Lorsque votre équipe grossira, je suggère qu'au sein de ce module "Histoire de l'Immigration", pour augmenter l'espace-temps vers le passé, une équipe se consacre aux premières migrations importantes vers la France. Les premières immigrations d'alors s'appellent migrations, donc hors sujet ?

Exact, mais lorsque le sujet est intéressant, on aime l'étude exhaustive, pour connaître tous les aspects et regards pour appréhender le sujet.
Je verrais bien une section de votre équipe qui présenterais "l'avenir de notre pays par déduction de son passé, des faits actuels". Et pas uniquement une histoire de "l'Immigration de 1820 à nos jours". Augmenter l'échelle temporelle, vers le passé et l'avenir me paraît enrichissant et justifié.

Je comprends le choix du mot "national". La nation française, dont je suis fier, est un sous-ensemble de l'Europe, elle-même un sous-ensemble de NOTRE planète à tous. D'autres pourraient, pertinemment, la limiter à l'espace francophone. Donc il s'agit de faire connaître l'histoire de notre pays.

Comme il me paraît difficile de fermer les yeux et de rester aveugle dès que notre regard butte sur une frontière, parfois une chaîne de montagne, parfois le trottoir d'en face (en Belgique), l'histoire de notre pays, implique que l'on découvre les pays voisins, surtout s'il s'agit d'immigration.

Donc, augmentons l'échelle spatiale, en tenant compte des conséquences de notre appartenance à l'Europe, au monde francophone, au monde entier.

En effectuant récemment une mission de formateur auprès du CyberAgora d'Emmaüs, au 32 rue des Bourdonnais à Paris, j'ai rencontré un américain (Craig, informaticien, agrégé de mathématique, violoniste de jazz par passion, qui a choisi la rue !), trois nigérians, des algériens, marocains, des français de souche, un chinois, une russe, et d'autres, parmi les SDF que j'ai rencontré dans ce cybercafé mis à leur disposition.

Impossible de parler d'histoire de l'immigration en France sans évoquer tous ces pays, pas uniquement francophones.

Je suis donc d'accord avec votre idée, au point que je voudrais l'amplifier, la développer, la compléter, au niveau européen, jusqu'au niveau mondial, nature y comprise.

Nature comprise ? Oui, parce que je pense que les conditions climatiques, provoquent des migrations. Nous n'en sommes pas encore au point où les iles Seychelles sont submergées (ce seraientt les premières à disparaître), mais nous avons déjà des immigrants qui fuient leur pays, désertiques, par manque d'eau, tout simplement. Ou de nourriture.

Je crains que le nom qui a été choisi pour ce Palais de la Porte Dorée, la "Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration" (ouf !), ne provoque des polémiques, l'immigration étant devenue un sujet très sensible ! Cela va être perçu comme une "Cité", mot encore sensible!, "Nationale" 'Brrr !) de l'apologie de "l'Immigration".

Beaucoup de personnes à qui j'ai parlé de ce nom, ont immédiatement réagies dans ce sens. Danger !
Parce qu’il existe un véritable rejet de l’immigration en France, et dans presque tous les pays dits riches.
A vouloir trop faire oublier la colonisation et ses méfaits, j'ai peur que l'on obtienne l'effet inverse, en inversant le sens des migrations (colons émigrant outre-mer, maintenant les anciens colonisés immigrants).
Cela va apporter de l'eau au moulin de ceux qui craignent d'être noyés par les flux d'immigrés de l'est, du sud, et maintenant de Chine, des Indes, des Amériques.

"La France terre d'accueil" ? Oui, du temps où l'asile politique était un devoir.
Mais "la France ne peut accueillir toute la misère du monde" ?
Pour la majorité dans notre pays, oui ; d'après les derniers sondages : Front National 25/30 %, UMP : 35/40 %, cela fait au moins 60/70 %.

Oui, aujourd'hui il s'agit d'asile pour cause de misère, et parler d'immigration est perçu comme une ruée pour partager notre gâteau, et beaucoup pensent que les parts sont injustement de plus en plus petites. Pas de place ! L’invasion des barbares, pour certains, des délinquants en herbe, pour les autres.

Pourtant, historiquement, pré-historiquement, les premiers hominidés venus d’Afrique, sont partis pour l’Asie, se sont intéressés un peu tard à l’Europe, et par erreur ont découvert l’Amérique, reviennent chez eux. Les berbères, caucasiens revenus en Afrique, sont nos aïeux, aux yeux bleus.

En 1943/44, on avait besoin de chair à canon. L'armée du Rhin et Danube honore encore ses africains, avec sincérité. C'était l'empire, point de races ni de religions, tous appelés à verser leur sang pour LE PAYS.
On les a appelés à l'aide, parce qu'ils étaient français ! Ils sont venus, en chantant :

Le chant des africains 1944 (extraits):
Refrain
C'est nous les africains qui arrivons de loin
Nous venons des colonies pour défendre LE PAYS

Car nous voulons porter haut et fier
Le beau drapeau de NOTRE FRANCE ENTIERE
….

Battez tambours (bis)
A nos amours (bis)
(bis)
Pour LE PAYS
Pour LA PATRIE
Mourir au loin
C'est nous les africains.

Premier couplet
Nous étions au fond de l'Afrique
Gardiens jaloux de NOS COULEURS (ironie ?)
…….
……
En criant, en chantant, en avant
Serrons les rangs.
(Note de Patrice :
Versez votre sang
Hommes de couleur
Pour nos couleurs
au feu, au premier rang
)

Deuxième couplet :
Pour le salut de NOTRE EMPIRE
……
……
Serrons les rangs

Troisième couplet
DE TOUS LES HORIZONS DE France
Groupés sur le sol africain
Nous venons pour la délivrance
……….
………..
Serrons les rangs

Quatrième couplet (celui-là, j'ai la gorge serrée)
Et lorsque finira la guerre
Nous reviendrons à nos gourbis (Qui a dit ? : Ouf !)
Le cœur joyeux et l'âme fière
D'avoir libéré LE PAYS
En criant, ….
Serrons les rangs.

Petite note historique : le mot péjoratif bougnoul viendrait du mot bougnoulats, nom donné avec affection par les lorrains, qui ont admiré le courage des tirailleurs sénégalais et marocains du 23ème régiment d'infanterie coloniale, qui s'étaient illustrés par leur pugnacité en Champagne, au Chemin des Dames, pendant la guerre 14-18.
Les temps ont changés, il n'y a plus de boches, donc de bougnoulats, que des bougnoules.

Dans un passé récent, les années 50 de la reconstruction, il nous fallait d'urgence faire des cités modernes, avec salles de bains, WC, luxe introuvable dans les beaux mais vieux immeubles de Paris.
La France a donc fait appel aux italiens, espagnol, portugais, cela n'a pas suffit, alors, en dernier (!), les maghrébins, les africains. Certains sont rentrés au pays, enrichis ou écœurés. D'autres ont fait souche, les européens seulement.

Aujourd'hui, notre devoir, est d'aider les immigrés déjà installés a être des français intégrés, de plein droits, et non désintégrés : porter la main à son cœur, ou s’incliner, au lieu de se serrer la main, d’accord ! 80 % des infections se transmettent par les mains !

La France étant historiquement de toutes origines, l'histoire de l'immigration est donc d'un grand intérêt.

Mais que le français soit réellement enseigné à l’école. La langue, c’est le creuset des mêmes valeurs, de la façon de penser.

Notre devoir, et notre meilleur moyen de vaincre les appétits envers notre petit gâteau, pour ceux qui y tiennent, est vraiment, maintenant, réellement, efficacement, de lutter contre la misère là où elle se trouve, chez nous, et surtout ailleurs.

Cela dépasse le cadre national, et ne doit surtout pas être l’affaire d’une nation de patriotes, qui agiront nationalement au nom de leurs valeurs.
Seule l’Union Européenne semble porter en germe la possibilité d’accomplir cette mission (voir ma note "l'Union Eternelle").

Faire découvrir la diversité culturelle dans ses habitats d'origine, et surtout la nécessité d'aider ces pays. De même pour les animaux, qui ne sont heureux que dans leur écosystème, demandez aux poissons de l’aquarium, ils préfereraient être dans leur habitât naturel, on aime tous son "chez soi".

Je dérive, je délire, je fais l’amalgame entre les piranhas, les crocodiles et les envahisseurs.
Non, il y a un rapprochement à faire entre l’homme et les animaux, en matière d’immigration.
Les tortues de Floride, si mignonnes dans leur aquarium, et si envahissantes une fois relâchées dans notre nature française, parce que trop grosses dans l'aquarium du salon !

Ce projet culturel est un sous-ensemble des deux aspects de la diversité, culturelle, ethnique, et la biodiversité, naturelle (Aquarium et zoo).

Si ce projet se limite, sous ce nom par ailleurs trop long, non mémorisable, inspiré par des polémiques trop actuelles, nous perdons toute chance de pérenniser avec élégance toutes les beautés cachées dans ce mot : Diversité : des hommes, des cultures, de la biodiversité.

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