Une sacrée preuve que cette arrestation du 15 mars 2011 était un coup monté m'a été offerte par le gardien de l'école du 52 rue de Wattignies Paris XIIème.
Une preuve qui implique le Parti Socialiste, mon ancienne candidate Sandrine Mazetier, pour qui j'avais milité avec fougue en 2007.
Au cours de ma campagne hors parti, indépendant mais seul, je reçois un tract dans ma boîte à lettres donnant la liste des meetings de la candidate socialiste qui se représente. Il y a 5 ans; j'aurais distribué ce tract dans des dizaines, voire une centaine d'immeubles.
J'étais réputé comme le "boîteur" auquel aucune porte d'immeuble ne résiste.
En 2012, j'ai refusé la proposition de quelques amis de créer un parti :
- quoi, vous voulez que je crée un merdier supplémentaire ? Vous voir vous battre pour être le délégué, le secrétaire général, le fédérateur d'un nouvel appareil de parti ?
J'avais fait l'expérience du PS, du Parti de Gauche, du parti de Nicolas Dupont-Aignan, j'avais constaté que seuls les militants de base avaient des convictions. Dès que l'on crée un parti, avec une trésorerie, bien sûr, puis une hiérarchie, les choses se gâtent, inévitablement.
Je parcourait donc les 60 bureaux de vote avec mon petit chariot pour y coller mes affiches, je discutais avec des personnes qui me regardaient faire, peut-être une cinquantaine...
J'ai eu 67 voix, il m'en manque 2 qui sont parties en Turquie sans faire de procuration. Comme les voix sont réparties un peu partout, ce sont ces discussions qui m'ont rapportées ces voix, à chaque fois :
- je vais voter pour vous
- ça ne suffit pas, mettez ces cartes dans les boites à lettres de votre immeuble
- OK, pas de problème, merci, bonne chance !
.
Je n'ai pu imprimer que quelques centaines de tracts pour les "boiter" dans quelques immeubles, le coût de l'encre est vraiment ruineux.
Il paraît que l'encre est le liquide le plus onéreux après le sang humain, je m'en suis aperçu !
Je savais qu'il était parfaitement inutile de se rendre en pays conquis par l'adversaire, les gens qui se déplacent pour assister aux meetings de Sandrine Mazetier sont tous des sympathisants ou même encartés, je ne pouvais espérer y rencontrer que de l'hostilité.
Mais je voulais entendre le boniment que servait cette année la candidate à sa propre succession.
Et surtout, ce meeting du 23 mai 2012 se déroulait deux pas de chez moi, dans cette école élémentaire que je connaissais bien, non pas en tant qu'écolier, mais en ayant été assesseur de toutes les élections depuis 2007.
J'arrive en milieu de réunion, m'assied le plus possible à l'avant, je reconnais quelques rares militants qui se souvenaient de moi et 3 ou 4 m'ont fait un signe amical.
A ceux là, j'ai donné un de mes tracts, j'en avais prévu une cinquantaine (excusez du peu) pour les distribuer à la sortie.
Les 99% autres "spectateurs" restants m'ignoraient.
Après tout, j'étais quand même l'unique militant de ma candidature, je devais faire ma part de boulot, par loyauté, comme en 2007 !
J'ai appris le lendemain par une de mes anciennes "camarade" qu'un militant autoritaire avait récupéré son tract, qu'elle avait donné pour ne pas avoir d'histoire, sans pouvoir le lire.
Un certain Dominique Verdier, militant type "chef de file" que j'avais rencontré dans des marchés et un de ses affidés m'encadrent dès que je lève la main, lorsque le moment des questions arrive en fin de meeting.
Il me chuchote "tu te tires ou on te vire manu militari".
Mon ancienne responsable de section Monique Leblanc était blanche.
Mon ancien "camarade" Youssef Camara vient me voir et me demande en rigolant :
- quelle question tu veux poser ?
- dès que j'aurais le micro tu l'entendras
Inutile de vous dire qu'il m'a été impossible d'avoir le micro. J'ai quitté l'encadrement militant verdier-affidé plutôt inconfortable, pour suivre le micro de questions en questionneurs, toujours suivi d'un petit gros qui me suivait pour s'interposer entre moi et le poseur de question, avec succès.
Tout le monde a pu voir cet étrange ballet.
Je finis par me mettre bien en évidence accoudé debout à un pilier de l'allée pour respirer autre chose que l'odeur du cou de ce socialo-fasciste entre moi et celui ou celle qui avait obtenu le micro.
Puis Sandrine Mazetier, répond aux questions, soulagée de n'avoir pas pu entendre la mienne.
Le directeur de cette école, un fervent supporter, prend la parole en dernier, on projette aussitôt sa photo sur l'écran à diapositives.
A la sortie du meeting, 21h30, je commence à distribuer mes tracts devant la porte, dans la rue, mais le gardien de l'école sort et me bouscule, essaie de m'arracher mes tracts, abandonne et commence à rentrer dans l'école mais s'exclame tout à coup devant tout le monde :
- alors ça, c'est interdit ! Pas à moins de 50 mètres d'une école ! Tu veux que j'appelle les flics ! Ça ne t'as pas suffit... l'autre école rue des Meuniers ? Tu veux qu'ils recommencent ?
Puis il rentre.
Voilà où cela vous entraîne d'être un faire-valoir des socialistes : on trouve tout à fait normal d'appeler les flics pour qu'ils tabassent et embarquent un candidat concurrent !
Les deux écoles ne sont séparées que par un pâté de maison, depuis mon arrestation le 15 mars 2001, on a dû en parler, dans ce milieu d'employés de l'éducation, employés de mairie, section de militants socialiste, de c coup monté par la police ce 15 mars 2011.
Tout le monde sait que je suis une personne à qui l'on doit casser la figure, c'est mon destin.
Ce gardien d'école, appartenant à la majorité bien-pensante de son milieu, s'en fait le porte-parole le plus naturellement du monde ! Il devait penser que tous les gens qui sortaient de ce meeting allaient l'applaudir, et crier "à bas Hénin", tuez-le ! Appelez la police !"
Une personne qui passait m'a demandé de quoi le gardien parlait, je lui ai dit en lui remettant ma carte avec un tract de lire les articles "Saint Patrice" dans mon blog, d'écouter l'interview radio IDFM98 et de me recontacter s'il voulait bien témoigner de ce qu'il avait entendu.
Ce qu'il a fait.
Voilà :
Je comptais bien fournir ce témoignage lors de l'audience de l'appel du 19 septembre 2012.
Les juges devront juger de l'esprit délétère qu'un état de non droit peut générer.
Merci de votre soutien, je suis preneur d'autres témoignages de ce meeting :
patrice.henin@free.fr
Patrice Hénin
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